Il est des moments privilégiés dans la vie, car même si ceux-ci ne durent qu'une Micro-seconde, ils peuvent paraître des années-lumière tant ils sont porteurs de plénitude qui dure au delà du simple souvenir.
Vendredi 09 juillet.
Je quitte mon travail, en fin d'après-midi torride, épuisé de ces sept heures de sueurs pour obtenir quelques euros en échange, qui permettrons de vivre demain, quand l'hiver sera venu... Épuisé de ces nuits trop courtes qui font que l'on s'endort à trois heures dans un lit trempé , sur des oreillers qui ressemblent plus à des marécages qu'a ces objets de confort qu'ils sont sensé être et que le corps, vaincu par la fatigue, se laisse aller et succombe malgré tout, à un trop^petit repos réparateur.
Je me hâte de descendre dans le métro pour regagner mon home sweet home, à la fois soulagé d'avoir fini ce travail et aussi inquiet de savoir comment mes minous, à la maison, ont réussi à supporter cette journée si désagréable.
Je me blotti dans un coin, prêt d'une fenêtre pour avoir un peu plus d'air. Le temps de reprendre ma respiration, je vois, là, en face de moi, une famille au grand complet : papa, maman, et deux petites créatures si jolies, deux petites puces d'environ 3 et 4 ans. Qu'elles était belles dans leurs petites robes à fleurs et leurs sandales, chacune ayant un bob vissé sur la tête. Deux soeurs, presques jumelles, tant elles se ressemblaient.
La plus grande, vaicue par la fatigue et la chaleur, avait sorti son doudou et commençait à sucoter l'oreille d'un lapinou tellement défraichi que son ventre commençait à laisser poindre des traces de rembourage. Elle me regardait, les yeux dans le vague, ne sachant plus vraiment où elle était, tant le sommeil se faisait sentir. Mais sa petite soeur, juste à coté, elle me fixait d'un regard malicieux et si vif qu'on sentait , juste à travers ce regard, la joie de vivre et le bonheur .
Quand son regard croisa le mien, elle sourri..
Je ne saurais jamais si ce fut ma bouille qui la fît sourire ...
Mais pour moi, ce fût un tel moment de bonheur...
Moi qui n'ai jamais pû avoir d'enfants dans ma vie pour maintes raisons, ces deux fillettes, le temps de quelques stations de métro, furent les miennes. Avec tous les avantages, sans les inconvéniants.
Oui, j'ai volé. J'ai volé du bonheur, le temps d'un instand, à une famille qui en débordait.
Ce bonheur si fugace et insaisissable.
Durant ce si court laps de temps, ce sourrire m'a réchauffé.
Il m'a réchauffé, même si il faisait 32 dans les rues, et presque 40 dans ce satané métro.
Ce rayon de soleil, m'a réchauffé à l'intérieur, car il a réussi à franchir ma carapace, contairement à l'autre qui ne fait que nous bruler la peau et la rendre mouillée..
De la relativité des choses......